Six siècles séparent la Révélation des Évangiles de celle du Coran. Cependant, jusqu’à l’avènement de l’Islam, il subsista, en Arabie, une communauté d’hommes et de femmes, certes peu instruits, mais dont les convictions religieuses étaient restées saines, les hanîf (sincères purs), éponyme de la communauté religieuse d’Abraham. S’il est communément admis qu’Abû Bakr fut de ces gens là, l’appartenance des parents du Prophète à cette communauté est moins évidente. Pour autant, est-il permis de les en exclure ? Ou bien encore de dire d’eux qu’ils furent des polythéistes ? Certains sont pourtant assurés qu’ils sont condamnés à entrer en Enfer !
As-Suyûtî et de nombreux autres savants se sont élevés contre cette ingérence dans les décisions du Maître du Jugement dernier et cette conception réformiste de la clémence divine. Faisant d’Allah un Maître impitoyable, et de Son Envoyé un homme au cœur de pierre ! Mais par-delà les arguments, c’est à la ^pudeur et au respect dus à la personne du Prophète de l’Islam qu’il est fait appel.
A la question : Les parents du Prophète iront-ils en Enfer ou au Paradis ? Que doit-on répondre ? Quels sont les arguments ?
Toute la grandeur d’âme d’as-Suyûti, sa ténacité et l’étendue de ses connaissances suffiront-elles à convaincre les indécis et à faire taire les polémistes ? Même si l’entreprise peut paraître ardue et les arguments parfois téméraires, l’imam as-Suyûti n’a pas ménagé ses efforts pour y parvenir. Il a consacré six thèses (risâla) à ce seul sujet. Nous présentons, dans cet ouvrage, la traduction de la plus complète et celle qui nous paraît être une synthèse de toutes les autres.
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